4- Commerces de proximité et désertification médicale



Ma campagne m'a mené aujourd'hui à Fleurie, village du Beaujolais connu pour son vin AOC (appellation d'origine contrôlée).

J'ai pu discuter avec des vignerons. Eux seront directement affectés si les députés de la prochaine mandature décident de voter l'accord CETA (accord commercial entre l'UE et le Canada). Cet accord mettra fin aux AOC, comme je l'ai développé dans le précédent message. Je leur ai assuré que je ne voterai pas cet accord en l'état. C'est l'un des engagements du parti de Nicolas Dupont-Aignan et j'y suis moi-même très sensible.


Cave de Fleurie

En discutant avec les commerçants, j'ai vu combien il suffit de peu de choses pour qu'une commune reste vivante et attractive, ou décline inexorablement. Plusieurs de mes interlocuteurs m'ont parlé du boucher qui devait bientôt s'installer. Ces commerces de proximité changent la vie de tous les jours, en premier lieu pour les personnes âgées dont la mobilité est réduite.


Une autre des préoccupations des habitants est de savoir si les deux médecins seront remplacés ou non lorsqu'ils partiront à la retraite. La même question se pose pour les dentistes, dont les plus proches sont à 4 km.

Il y a longtemps que les gouvernements successifs tentent d'agir pour aider les commerces de proximité. Mais ces aides vont toujours dans le sens des quartiers urbains défavorisés et se sont régulièrement montrées inefficaces. François Hollande a réduit de moitié le nombre de ces quartiers, les faisant passer de 2600 à 1300.

Les zones rurales n'entrent jamais dans les plans d'action des gouvernements ; aucune loi n'est votée pour aider ces zones.

Nous devons prendre conscience de leur importance, tant au regard du tissu économique que du social. Il est capital de les préserver. 

Les commerçants qui s'installent en zone rurale doivent pouvoir bénéficier de réductions de charges afin de leur laisser le temps d'asseoir leur activité. 

Ils doivent pouvoir dépendre du régime général de l'assurance maladie et non être affiliés d'office au RSI. 

Pour ce qui est des médecins, il faut maintenir le numerus clausus, mais l'adapter de manière plus réaliste aux besoins de notre société. 

Marisol Touraine, ministre de la santé sous François Hollande, a augmenté le numerus clausus des médecins de 1200 sur 10 ans. Si l'on regarde les carences en médecins de notre territoire, c'est clairement insuffisant. Ce nombre suffit à peine à assurer le remplacement des médecins qui partent à la retraite. Il ne peut permettre de répondre à l'augmentation des besoins de la population. Besoins liés tant à son vieillissement qu'à son augmentation.

De plus, le numerus clausus accorde un droit d'exercer à plein temps à des médecins. Mais tous les médecins formés n'exercent pas à plein temps. 

Certaines femmes optent pour un mi-temps, afin de ne pas sacrifier leur vie de famille. D'autres choisissent de réduire leur temps de travail pour ne pas dépasser un certain revenu qui leur ferait changer de tranche d'imposition. Ce dernier cas est de plus en plus fréquent.

Et si le nombre de médecins formés suffit à peine à couvrir les besoins des villes, il est évident que les campagnes resteront les sacrifiées de cette politique de santé.


J'ai volontairement parlé, dans le même message, des médecins et des commerçants, car les deux sont des acteurs clés de la vie des communes rurales. Les deux ont une activité souvent plus précaire qu'on ne le pense. Les deux méritent que les orientations budgétaires votées par le parlement prennent en compte leurs situations respectives.

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