3- Accord CETA et Beaujolais
Les
députés de la prochaine législature vont devoir avaliser - faire entrer dans le
droit français - l'accord
CETA qui a été négocié au niveau européen.
Les
organisations proches de monsieur Mélenchon, comme celles proches de madame le
Pen ou de monsieur Dupont-Aignan militent pour renégocier ou, à défaut, sortir
de ce traité.
Il
y a trois aspects de ce traité sur lesquels je veux revenir ici :
-
la mise en place de tribunaux d'arbitrage qui primeront sur le droit français ;
-
la possibilité pour une entreprise d'attaquer l’État sur les lois qu'il vote ;
-
la fin des appellations d'origine contrôlée.
Aujourd'hui,
lorsqu'un justiciable s'estime lésé par des faits commis en France, il saisit
la juridiction française compétente et celle-ci va analyser sa situation. Si sa
demande est fondée, un simple particulier peut gagner contre une administration
(j'en parle par expérience), car nous sommes tous égaux devant la Loi.
En
cas d'ultime recours, il existe un droit européen. Mais ce droit ne s'applique
que si persiste un différend entre deux personnes, physiques ou morales,
après que les juridictions françaises se sont prononcées.
Ainsi,
c'est notre droit qui sert de référence.
Les
députés sont libres de faire évoluer ce droit car ils sont l'émanation du
peuple, seul souverain.
Le
CETA, accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada, va changer une
partie de ce principe
Si
une entreprise internationale estime qu'une loi française - par exemple une loi
limitant l'usage des OGM - va à l'encontre de ses intérêts financiers, ce ne
seront plus les tribunaux français qui devront trancher le différend, mais une
cour d'arbitrage située à l'étranger. Alors, les textes de référence permettant
de dire le droit ne seront plus les lois votées par les députés.
Ce
sera une cour internationale d'investissement, plus souvent appelée tribunal
d'arbitrage, qui sera compétente pour trancher les litiges entre une
multinationale et un État. Le droit du pays ne sera pas opposable devant cette
cour. Un État pourra y être poursuivi afin de le contraindre à retirer des lois qu'il a
votées.
Le
CETA va donc priver le peuple d'une partie de sa souveraineté. Cela se traduira
par une incapacité à pouvoir contrôler les orientations économiques que nous
estimons être nécessaires pour redresser notre pays.
Le
Beaujolais est connu dans le monde entier. Cette exploitation de la vigne
contribue au niveau de vie de notre circonscription. Le CETA menace directement
les emplois de ceux qui travaillent dans l'exploitation de la vigne.
Le
CETA prévoit la fin de la quasi-totalité des appellations d'origine contrôlée.
Sur 1500 appellations d'origine reconnues en Europe aujourd'hui, seules 175
vont être protégées par l'accord CETA.
Les
industriels du Canada pourront utiliser les appellations qui ne sont
pas citées dans l'accord. Ils pourront faire du vin qu'ils appelleront
Beaujolais et n'auront pour seule contrainte que de devoir indiquer quelque
part sur l'étiquette qu'il s'agit d'une imitation. Je rappelle qu'aujourd'hui
ils ne peuvent usurper aucune mention d'origine.
Nous
voyons donc que le CETA aura une implication négative directe sur l'économie de
notre circonscription.
Député,
je ne voterai pas l'application en droit français de l'accord CETA. Je
demanderai qu'il soit renégocié ou, à défaut, qu'il soit rejeté. Pour
cela, je travaillerai avec toutes les organisations politiques qui défendent le même principe. Que ce soit le parti de monsieur Mélenchon ou celui de madame le
Pen. Car, en l'espèce, l'intérêt supérieur du pays impose que les hommes politiques
travaillent ensemble en faisant abstraction de leurs divergences.
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