2- Attentat de Manchester
Je
pensais écrire aujourd'hui sur un autre thème, mais je me trouve rattrapé par
la brutalité de l'actualité. Aussi j'exprime toutes mes condoléances aux
victimes de l'attentat de Manchester et, à travers elles, à toutes les victimes
des attentats, de quelque pays qu'elles soient.
Lorsque
la mort frappe ainsi, on ne se soucie pas de savoir quel était le
parcours des victimes ou leurs idées politiques. On ne retient
que le drame de ces vies brisées.
Attentat de Manchester |
Mais
on voit également que dans ces moments tragiques, les hommes peuvent faire
abstraction de leurs divergences et s'unir sur un objectif commun. Le présent message se veut porteur d'espoir et, à ce titre, il s'avère indispensable, car il prône l'unique moyen de
parvenir ensemble à trouver une solution à des crises qui se multiplient.
Crises qui semblent pour l'instant totalement dépasser nos élus.
Dans
son programme présidentiel, Marine le Pen proposait d'expulser tous les fichés « S »,
c'est-à-dire toutes les personnes que le renseignement français considère comme
radicalisées, ou comme fréquentant des radicalisés.
L’État
se doit assurément d'anticiper les menaces qui pèsent sur la population. En ces périodes
troublées d'attentats multiples, ces menaces ne doivent pas être négligées. Il
faut de toute évidence prendre des mesures fortes pour protéger nos concitoyens.
Mais
nous devons nous rappeler qu'on ne peut jamais combattre une injustice par une
autre injustice, par crainte de voir le risque s'aggraver au lieu d'être diminué sinon de disparaître.
Car si nous nous en prenons à des personnes qui, objectivement, ne représentent pas de danger,
alors nous créerons chez elles un sentiment d'injustice extrême
susceptible, par voie de conséquence, de les pousser à se radicaliser. Nous aurons obtenu le
résultat inverse à celui escompté.
Aussi les mesures fortes doivent-elles être toujours être
envisagées avec discernement.
Or, dans
le cas des fichés « S », qui est une fiche d'information des
renseignements, il faut qu'un juge analyse les éléments d'appréciation qui ont
conduit à ce fichage. Si donc le juge valide l'analyse des renseignements, alors
l’État devra se protéger contre le danger que font courir ces personnes par tous les moyens en sa possession.
Mais
si un juge ne valide pas l'analyse des services de renseignement, s'il estime, par exemple, que la personne a été placée sur cette liste parce que sa rencontre
avec une personne dangereuse était fortuite et non orientée, le dernier mot
reviendra au juge.
Certes, le risque d'une erreur d'analyse subsistera toujours. Mais un double contrôle visant une même personne - et par les renseignements et par le juge - assure, à tout le moins, la plus grande objectivité et, du même coup, la plus grande efficacité.
Qui
parle de procédure parle, il est vrai, de délais souvent considérablement longs. Aussi l'analyse de ces
dossiers devra-t-elle se faire dans des procédures accélérées. Mais reste que le passage par une
décision de justice s'avère incontournable.
La lutte contre la radicalisation des personnes et leur passage à l'acte est subordonnée, par ailleurs, à des dispositions en conséquence. Aucune des mesures nécessaires ne sera applicable, en effet, si nous réduisons le nombre d'agents de l’État, comme a prévu de
le faire le président Macron.
Affirmer
qu'il s'attaquera au problème du terrorisme tout en réduisant de 120 000 le
nombre de fonctionnaires est un vœu pieu, plus proche de l'incantation
religieuse que du sens des réalités. Or nous avons besoin de gouvernants
réalistes quant aux menaces qui pèsent sur nous et aux moyens à engager pour
les éradiquer.
Les moyens de l’État doivent être augmentés et non réduits.
Député,
je travaillerai pour que nos lois évoluent et permettent un combat efficace
contre le terrorisme. Je le ferai dans le même esprit de convergence des forces
politiques auquel nous assistons lorsque nous sommes frappés par un attentat. Cette union de tous les partis, de l'extrême gauche à l'extrême droite, est
indispensable dans ce combat contre le terrorisme.
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